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 Appartement d'Akiro

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Akiro
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Akiro

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MessageSujet: Appartement d'Akiro   Appartement d'Akiro EmptyMer 10 Aoû 2016 - 3:39

Il faisait chaud. Je suffoquais dans mon petit appartement. Les fenêtres étaient grandes ouvertes mais l’air lui-même était brulant. Les quelques rares embardées ne suffisaient pas à rafraichir l’atmosphère épaisse. La nuit étendait peu à peu son voile sur l’horizon, grignotant assidument les quelques derniers traits de lumière qui flottaient sur les toits de la ville. Les torches et les âtres s’embrasaient ça et là, esquissant sur les murs des maisons en contre-bas une valse effrénée, un ballet d’ombres menaçant.

J’inspirai un grand coup, perché sur le promontoire de la seule fenêtre qui ornait les murs de mon chez moi.  Un petit appartement au dernier étage d’un immeuble miteux situé dans un quartier populaire de Taki, gangrené par la délinquance et le trafic. J’embrassai du regards le labyrinthe de ruelle qui s’étendait en contre-bas. La nuit s’installait et avec elle son lot de facéties. Les mendiants et les commerçants ambulants avaient cédés leur place aux prostitués et aux petits délinquants qui battaient le pavé avec une insouciance déconcertante. Paradoxal quand on savait que Taki était la seconde ville de l’Empire avec en son sein la majorité de ses forces armées. Que faisait la police pour enrayer cet insidieux processus de ghettoïsation ?

J’aperçus du coin de l’œil un officier s’offrir le luxe d’une fille de joie. Je crachai, le cœur remplis soudainement de haine et de mépris. S’il y avait bien une chose que j’avais compris depuis que je vivais là c’était que la promiscuité et l’entassement des hommes ne faisaient qu’exacerber ses plus sombres penchants. La civilisation rampante entrainait dans son sillage la paupérisation et la précarisation des plus démunis et des plus faibles sans qu’il n’y ait personne pour s’en occuper. D’un certain côté je pouvais comprendre qu’il y avait un certain équilibre à respecter. La richesse impliquait la pauvreté aussi surement que la sécurité était mortifère pour la liberté. De même qu’une société parfaite n’existait pas. Ou encore que ce pays semblât déjà plutôt en forme après tant d’années de guerres destructrices et que tout ne pouvait être réglé d’un simple claquement de doigt. Il fallait du temps pour que l’échelle sociale s’aplanisse. Du temps et de l’organisation. De l’ordre. Et de l’abnégation car d’aucun ne penserait que le pouvoir favorise l’avarice, la mégalomanie et l’absolutisme.

Je ne pouvais pour autant enterrer ce sentiment d’injustice qui brulait en moi. Cet ardent désir de clouer sur chaque mur de la ville ces mécréants qui se servaient de la pauvreté comme prétexte pour assouvir leurs plus bas instincts. Un clou dans chaque main, livrés à la morsure du Soleil et à la merci des corbeaux. Un supplice lent mais adéquat pour quiconque reniant cette humanité qui sommeillait en chacun de nous.
Itami était pauvre et modeste mais il avait des valeurs et des principes. L’un n’était pas incompatible avec l’autre. Certaines personnes n’étaient simplement pas faites pour vivre dans une cage cernée de murs. Une cage terne, sans couleurs ni harmonie visuelle, où l’atmosphère y était lourde et martiale. L’odeur de la nature était noyée dans des relents de tout genre, bestiaille, nourriture, crasse, urine, fer…
D’autres n’étaient pas faites pour se plier aux règles d’un jeu dont ils se sentaient exclus. Les lois pouvaient être vues comme un carcan dont il fallait se libérer et ce même si ce sentiment était inconscient.
C’était comme nager à contre-courant ou respirer au-dessus d’une cheminée ; l’oxygène se faisait rare et le cerveau disjonctait.

Un bruissement d’aile rompit la quiétude dans laquelle je m’étais plongée et une chouette vint se poser au-dessus de ma tête, sur la gouttière du toit. J’entendis ses griffes acérées faire crisser le métal. Puis plus rien. Elle devait sans doute scruter les environs à la recherche d’un rongeur à se mettre sous la dent. Je me pris soudainement à envier sa mobilité, sa liberté. J’eusses aimer avoir des ailles pour pouvoir scruter la Terre vue du ciel, pour pouvoir voir cavaler, défiler les paysages en-dessous de moi comme des pages illustrées d’un livre d’enfant qu’on tournerait à folle allure. Quelle sensation grisante ce devait être ! Sentir le vent couler le long de son corps, sentir le poids immuable de la gravité annulé par l’envergure majestueuse de ses ailes, pouvoir se mouvoir dans les trois dimensions sans contraintes. Je levai mes propres mains devant moi avant de serrer les poings à m’en faire blanchir les jointures. Je ne savais pas si c’était la nostalgie de ma vie à la campagne, le vertige ou la tristesse de ce lieu mais je fus subitement pris d’une étrange envie de sauter. Le vide m’appelait.


« Etrange n’est-ce pas ? Cet appel à la fois perfide et impérieux. »

Je regardai frénétiquement autours de moi, scrutant attentivement la pénombre. Personne. Mais d’où pouvait venir cette voix ? Et à qui appartenait-elle ?

« Serait-ce symptomatique d’une envie de mourir ? Ou tout au contraire la manifestation la plus subtile de votre instinct de survie ? »

Serais-je devenu fou ? La voix ne pouvait venir que de ma tête, j’avais beau vérifier une énième fois il n’y avait personne. Personne à part moi et la chouette au-dessus de ma tête.
Je tiquai et mon corps se raidit... serait-ce possible que ? Non….


« Ou bien est-ce la représentation de votre stupide instinct de contradiction. »

Je levai les yeux au plafond, déboussolé, le visage figé, la bouche ouverte.

« Vous les humains vous désirez ce que vous ne possédez pas et vous aimez ce qui vous est interdis. Vous êtes condamnés à courir derrière votre queue. »

Non je ne rêvais pas, cette voix gracieuse mais saccadée, aigue et perçante n’était pas humaine.

« Et ce dans tous les sens du terme. Hou Hou Hou, je n’ai pas raison ? »

Deux yeux jaunes apparurent dans mon champ de vision, deux globes ronds cernés d’un beau plumage blanc nacré strié de gris qui semblait tout droit sorti d’un livre de coloriage pour enfant. La complexité et la beauté des formes représentées était presque ridicule.

« Quoi, tu n’as jamais vu d’animaux parler ? On dirait que tu viens de voir un fantôme. »

J’observai le bec s’ouvrir et se refermer au rythme des paroles échangées.
Non je ne badais pas, j’avais bel et bien en face de moi une Chouette parlante. Pire, une chouette qui me parlait à moi. J’avais déjà bien du mal à paraitre naturel au contact de mes congénères alors là….

« Je…..si…..non….. peut-être.
-Ce sont effectivement les trois réponses possibles. Tu es peut-être simplement simplet. Es-tu simplet ?
-Je… quoi ? Qui ? Moi ? Simplet ? Pourquoi ?
-Ouuuuh ! Es-tu défoncé ?
-Quoi ?! Non… pourquoi serais-je défoncé ?
-Parce que tu es deux de tensions. Allo y’a quelqu’un là-dedans ? »


L’animal cracha une noix sur mon crane. La douleur me tira de ma torpeur.

« Ah, je vois que l’intelligence brille de nouveau dans tes yeux. Je croyais un instant m’être lourdement trompé à ton sujet. Nous les chouettes n’adressons pas souvent la parole aux humains. Vous êtes bêtes et méchants.
-Alors pourquoi m’adresser la parole à moi ?
-Ouuuh, tu as retrouvé ta répartie. Du coup, à toi de me le dire. En quoi te sens-tu différent ?
-Je ne me sens pas spécialement différent. Pourquoi le serais-je ?
-C’est ça qui est bien avec vous. Vous êtes si semblables et pourtant si différents les uns des autres.
-Ça ne me dit toujours pas pourquoi moi et pas un autre.
-Ok, on va procéder par étape. Premièrement, que sais-tu de ma race ?
-Mmmmmm. Vous êtes des rapaces nocturnes, nobles et furtifs. Je dirais que vous êtes à la nuit ce que sont au jour les aigles.
-Pitié, ne nous compare pas à ces goujats prétentieux. Quoi d’autres ?
-….
-Ok, ça fait toujours plaisirs de rencontrer un fan. Contrairement à nos cousins diurnes, nous sommes intelligents et visionnaires. Notre regard perce tout, le visible comme l’invisible. Nous sommes le trait d’union entre le monde physique et le monde psychique. Nous pouvons voir au-delà de la tromperie et des masques. Nous sommes les gardiens de la vérité, les messagers de l’inconnue et du mystère, la connexion avec le « moi supérieur ».
-Tu en rajoutes pas un peu là ?
-Houuuhouuuu ! Nous sommes fiers et spirituels mais nous ne sommes pas des menteurs. Nous n’avons pas accès à toutes les vérités de ce monde. Mais nous voyons des choses qui vous échappe. Nous avons accès à des informations qui ne sont pas à votre portée.
-Et qu’est-ce que je viens faire dans cette histoire ?
-Comment te décrierais-tu ?
-Je dirais que je suis quelqu’un de curieux, que j’aspire à comprendre ce monde, à l’embrasser dans sa totalité. Je dirais également que je suis quelqu’un de diplomatique et de calme.
-Faux ! Tu es quelqu’un de perdu, qui se sent abandonné mais qui est tellement endommagé qu’il ne s’en rend même pas compte. Tu es agoraphobe, autiste et tu présentes toutes les caractéristiques d’un sociopathe. Tu te penses calme et posé mais je vois en toi une colère, une rage coincée dans tes tripes comme l’interrupteur de la chaise électrique. Tu as soif de vengeance, tu as soif de justice, tu as soif d’équilibre. Pour le moment tu te contrôle plutôt bien. Mais tu ne pourras pas toujours taire cette violence qui sommeille au fond de toi.
-Je ne suis pas violent ! »


Serait-elle en train de sourire ? Je fronçai les sourcils et me remémorai les dernières paroles d’Itami. Pourquoi tout le monde pensait me connaitre mieux que moi ?

« Et cela ne me dit toujours pas ce que tu viens faire là. »

La Chouette s’élança de son perchoir et se mit en vol stationnaire à hauteur de mon regard.

« Parce que je vois en toi une intelligence singulière. Premièrement tu es incapable de mettre en veilleuse ton esprit. Deuxièmement car tu observes le monde avec un recul remarquable pour un humain. Et troisièmement car ton destin est brouillé, incertain. Tu as besoin d’un guide spirituel, tu as besoin de voir au-delà des apparences. Tu as besoin qu’on te révèle à toi-même. A l’image d’une chenille, tu as besoin de sortir de ton cocon et de prendre ton envol. Et cela commence ce soir.
-Hum. Ecoutez, madame la Chouette, je ne sais pas ce que vous attendez de moi mais je ne pense pas être celui que vous cherchez. Vous devez vous tromper. »


Soudainement, mon…interlocuteur s’énerva et commença à battre frénétiquement des ailes avant de s’acharner sur mon visage à coup de bec et de griffes. Je tentai de me débattre mais cela me fit perdre l’équilibre et je me sentis basculer dans le vide, lentement mais surement.
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Akiro
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MessageSujet: Re: Appartement d'Akiro   Appartement d'Akiro EmptyMar 23 Aoû 2016 - 21:22

Mes bras moulinèrent le vent dans une vaine tentative de retrouver mon équilibre mais la chouette ne lâcha pas prise et poursuivit tranquillement son travail de sape. Je sentis son bec dur comme du bois résonner dans ma tête tandis que ses serres me lacéraient les joues. Pendant une fraction de seconde, un battement de cil, je crus m’être rétabli. Mais la pesanteur et le poids de la réalité me frappa de plein fouet lorsque je me sentis basculer dans le vide. Mes pieds perdirent leurs appuies et le vent s’engouffra dans mes vêtements ; je chutai.

Le temps de comprendre ce qui m’arrivait, j’eus à peine l’occasion de pivoter sur moi-même et de me réceptionner tant bien que mal sur mes deux jambes. Ou plutôt m’écrasai-je sur mes deux jambes dans un craquement sonore. Une douleur sourde m’envahie. Je palpai mes membres inférieures: quelques os cassés. Rien de bien méchant somme toute. Quelques mudras, une lueur verte dans la main droite et tout rentra dans l’ordre. Une chance que je ne sois pas tombé sur la tête.

Je me levai prestement et époussetai ma tunique. J’avais visiblement quelques égratignures ca et là et du sang perlait le long de ma main gauche. Rien de bien méchant. Je m’ausculterais plus tard lorsque j’aurais regagné mon domicile. Pour l’heure j’avais une chouette à attraper et un escalier à grimper. Je levai les yeux et guettai la cime de mon immeuble. Une sacrée chute quand même. Huit étages soit approximativement une quinzaine de mètre. Mais qu’est-ce que ce maudit animal avait derrière la tête. J’aurais pu y rester ! Un homme normalement constitué se serait écrasé comme une crêpe. Je soupirai. Il fallait tirer cette histoire au clair.

Je m’apprêtai à rejoindre l’escalier de service lorsqu’une voix s’éleva dans mon dos.

«Eh bien eh bien ! Un ange est tombé du ciel !»

Une voix d’homme, calme et doucereuse, trop légère pour être prise a la légère. Je fronçai les sourcils mais décidai d’ignorer mon interlocuteur.

«Eh bien l’ami, pourquoi tu ne nous montres pas ton joli minois ? Ma copine aime les gueules d’ange ça la fait fantasmer.
-Tu m’excuseras mais je n’ai pas le temps de jouer à la dinette.»


Je ne sais pas si c’était l’épisode de la Chouette mais j’avais répondis sèchement avec plus de véhémence que prévu. Ma patience commençait à s’épuiser dangereusement, trop pour pouvoir supporter la provocation et la moquerie sans réagir. Pour autant je poursuivis ma route sans me retourner. J’entendis juste d’autres personnes s’esclaffer, visiblement amusés par ma répartie.

«Tu vas où comme ça mon ami ? Tu as cru que j’en avais fini avec toi ?»

La voix s’était durcie. Une pierre grosse comme mon poing atterrit non loin de mes pieds. Visiblement il ne comptait pas me laisse partir en paix. Excédé je me retournai et jetai à l’assemblée qui se tenait devant moi un regard glacial. Je n’avais pas le temps pour ce genre de joute verbal et encore moins l’envie. Autant régler cette histoire rapidement.
Trois hommes et une femme me faisaient face. Il faisait trop sombre pour que je puisse discerner les traits de leurs visages avec précision. L’un d’eux se tenait debout, sans doute mon interlocuteur, tandis que les deux autres étaient assis sur le perron d’un immeuble. La femme, quant à elle, se tenait légèrement en retrait, adossée contre un mur.

«Ecoutes ‘mon ami’, je ne suis pas d’humeur à supporter tes provocations alors soit tu me laisses tracer ma route en paix, soit je te brise la mâchoire pour t’apprendre à t’en servir convenablement.»

Devant le silence de mes interlocuteurs, je crus un instant que mon ton impérieux et mon attitude conquérante les avaient calmés. Puis ils s’esclaffèrent et je compris que la situation allait vite s’envenimer. Il était trop tard pour faire demi-tour. Aussi décidai-je de prendre les devants et entrepris-je de me rapprocher du petit groupe tel un boxeur, les épaules oscillant de façon provocantes, la démarche saccadée et lourde, les yeux comme figés dans une pierre froide et polie. Les rires se turent aussi promptement qu’ils étaient apparus. La tension était à présent palpable et je sentis mon principal adversaire se raidir.
C’est dans cette ambiance électrique que je franchis les derniers mètres nous séparant. La colère grondait au fond de moi. Je pouvais la sentir grimper le long de mes artères. Mon sang bouillait Mon cerveau peinait à fonctionner normalement et les idées fusaient dans ma tête sous formes d’images chimériques. Tout alla très vite. Je le vis ouvrir la bouche dans un rictus de défis mais n’entendis rien d’autre qu’un bourdonnement sourd qui polluait mes tympans. Il sortit de sa cape une machette émoussée et de mauvaise facture toutefois, si maniée avec suffisamment de force, je mettais ma main à couper qu’elle tranchera muscle et chair sans trop de problème. Sans mauvais jeu de mot.
Je n’y prêtai pas plus d’attention que cela. Du moins n’était-ce pas suffisant pour m’arrêter.  Je me sentis comme spectateur de ma propre vie. Je la regardais se dérouler sous mes yeux, impuissant, totalement aliéné par cette rage étouffante. J’aperçus du coin de l’œil sa compagne tenter de le raisonner, le regard affolé. Avait-elle peur pour moi ou pour lui ? Elle s’accrochait désespérément à l’arme, sa bouche s’ouvrant et se refermant, visiblement entrain de le supplier d’arrêter. Ce-dernier, d’un revers agacé de sa main armée l’envoya valser contre le mur.
Ce fut le catalyseur. Sans réfléchir mes mains composèrent quelques mudras avant de se poser avec douceur sur le ventre de mon adversaire. Cette technique. Je connaissais cette technique, Itami m’avait interdit de l’utiliser, prétextant que la médecine servait à réparer, non à détruire. Trop tard. Une décharge d’énergie traversa mes mains et une secousse ébranla mon adversaire, suivie d’une seconde de même intensité. Je relevai la tête et plongeai mon regard dans le sien. Les yeux écarquillés, la bouche ouverte, le regard absent. Du sang coulait abondement le long de ses commissures. Il ouvrit la bouche, gargouilla quelque chose d’incompréhensible et ses jambes s’effondrèrent sous le poids de son corps mort.

Je clignai des yeux frénétiquement. Je venais de tuer un Homme en ravageant la majorité de ses organes internes.

«Vraiment ?»

Je sursautai et aperçus la Chouette en face de moi. J’étais accroupi sur le promontoire de ma fenêtre, 8 étages plus hauts. Comment était-ce possible ? Mon regard ahuri oscilla entre le vide et mon appartement. A quel moment étais-je remonté ? Etait-ce l’adrénaline qui avait occulté ce passage de mon cerveau ? Je levai mes mains devant mes yeux ; aucunes égratignures, aucunes traces de lutte ou de chute. C’était impossible.

«Ca paraissait réel n’est-ce pas ? Et pourtant ce n’était qu’une vision de ce qu’aurait pu être ton futur si tu étais réellement tombé. Ou plutôt une  issue possible. Je n’ai fais qu’implanté ce que j’ai vu dans ton esprit. Regarde par toi-même.»

Je fronçai les sourcils et me penchai dans le vide, scrutant les rues en contrebas, sceptique. Je ne pouvais croire que tout cela n’était qu’une illusion. La voix de mon opposant résonnait encore dans ma tête, la chair molle de son abdomen semblait encore collée au bout de mes doigts. Et pourtant, après quelques dizaines de secondes interminables, je les vis. Quatre  individus gesticulaient dans la pénombre au pied d’un immeuble voisin. Pas de cadavre à terre, pas de corps inanimé, tous semblaient en parfaite santé.
Je déglutis péniblement.

«Enfin bref, ce n’est pas tant la forme qui compte sinon ce que tu as vu, ce que tu as ressentis. Crois moi je n’ai rien altéré, rien modifié. Tu viens de te confronter au ‘toi’ naturel, débridé, aussi brut qu’un diamant tout juste extrait.»

Mes mains se crispèrent sur la peau de mon ventre. Je pouvais encore appréhender l’écho de ma haine dans mes entrailles, ricochant entre mon foi et ma vésicule biliaire. Le sentiment s’était apaisé mais avait maqué mon esprit comme un fer incandescent marque la peau.  Impossible d’oublier cette rage, cette violence froide, cette entité indomptable.

«Tu as passé tellement de tems à essayer de suivre les sentiers balisés de la bienséance et du respect que tu as oublié de découvrir ta propre personnalité. Il est temps que tu prennes conscience du feu qui t’habites ou ce-dernier te consumera. Tu dois apprendre à te contrôler. Ne crains pas tes défauts. Approprie-les toi. Aies l’audace de tes opinions, la rage de tes passions. »

J’étais déboussolé. Je ne savais que penser de tout ça. C’était trop frais, trop brutal. Il me fallait du temps et du recul.
La chouette fit surgir de sous son pelage un parchemin vétuste.

«Ma famille peut t’aider dans ta quête si tu décides de te lier à nous. Prends ce parchemin et signe-le avec ton propre sang. Tu seras alors à-même d’invoquer moi et mes comparses, que ce soit pour jouir de nos conseils avisés ou de nos talents de chasseur. Pour le moment, et ce même si je vois en toi un fort potentiel, tu ne bénéficieras que d’une aide partielle. Nous voyons certes des choses qui vous sont inaccessibles. Pour autant nous sommes loin d’être omniscients. Tu pourrais in fine devenir aussi bête et méchant que tes congénères. »

Elle battit subitement des ailes et s’éleva dans le ciel.

«Quand tu auras signé le pacte, poses le sur le rebord de cette-même fenêtre. Bonne chance pour la suite petit homme, nous te surveillons ne me déçois pas. »
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